On en parle des jeunes adultes qui mettent le pied dans le monde du travail en 2021 à l'ère du télétravail 2.0, au moment où même nous en pleine carrière, nous avons du mal à trouver nos repères ?
Les premiers stages nous marquent toute notre vie, façonnent nos attentes, nos appréhensions et nos fonctionnements vis à vis du monde professionnel, alors qu'en est-il de celles et ceux qui commencent leur vie professionnelle aujourd'hui ?
Pour vous parler du retour à la normale et des ressentis, on a décidé de laisser la parole à Claire, notre super stagiaire qui fait son tout premier stage en tant que Community Manager chez Nomad's, à cheval entre confinement et déconfinement.
J'ai 18 ans, je suis étudiante en communication et en 2021, c'est enfin le grand moment : mon premier pied en entreprise, mon premier stage.
Rien ne s'est passé comme prévu pour nous les étudiant·e·s et grand·e·s oublié·e·s du Covid, nous avons commencé cette nouvelle grande étape de la vie confiné·e·s à la maison et maintenant, ma première expérience est en télétravail. Alors, avec le retour à la normale, qu'est-ce qu'on ressent ?
La situation sanitaire s’améliore et on ne va pas se mentir : c’est un vrai soulagement pour tout le monde ! Il faut dire qu’avec cette crise sanitaire, notre vie a changé du tout au tout, et le confinement nous a, pour une grande majorité, contraint au télétravail depuis maintenant plus d’un an. Dans ma situation, vivre ma première expérience professionnelle en tant que stagiaire à l’ère post-covid : autant vous dire que j’imaginais les choses un peu différemment. Jamais je n’aurais pensé débuter ma carrière depuis ma chambre (soyons honnête : depuis mon lit) !
Depuis le 9 juin et le retour progressif en entreprise, on entrevoit enfin le bout du tunnel. Si, comme nous l’a démontré un sondage réalisé sur nos réseaux sociaux, 20% d’entre vous étaient toujours en télétravail à 100% avant le 9 juin et 25% l’étaient partiellement, le télétravail s’assouplit enfin et laisse se profiler de nouvelles possibilités, mais aussi de nouveaux questionnements.
Reste à savoir si le télétravail, pratique devenue si courante, va s’inscrire dans nos habitudes, et si ce changement de rythme après plus d’un an chez nous ne peut pas s’avérer quelque peu difficile à appréhender... Si retour au travail rime forcément avec perturbations des lignes de transports et aisselles transpirantes à hauteur de nez, ce retour à la normale ne fait pas l’unanimité.
Il y a quelques jours, nous vous avions demandé votre ressenti sur le retour en présentiel. Si 25% d’entre vous n'attendaient que ça, 19% sont mitigés. D’une part, vous êtes content·e·s de retrouver une forme de vie sociale professionnelle et d'autre part, vous êtes aussi un peu stressé de retourner vers quelque chose qu’on semble avoir un peu oublié.
Pour certains, entre isolement et anxiété liée à la situation, nous nous sommes repliés sur nous-même et enfermés dans un confort solitaire. Ce renfermement sur soi-même, c’est ce qu’on appelle le syndrome de la cabane. La cabane (par exemple celle où l’on joue quand on est enfant ou celle dans laquelle on s’abrite en forêt) correspond à un endroit dans lequel on se sent à l’aise, un endroit qui nous protège de nos peurs. Rassuré et se sentant en sécurité, il est alors difficile de s’en défaire.
Pour ma part, je me sens très bien dans ma cabane et je n’ai vraiment pas envie de la quitter : elle n’est pas toxique et ce n’est pas pour autant que je me sens hostile au monde extérieur. Finalement, est-ce que ce n'est pas juste une question de caractère et de nature introvertie ou extravertie ?
Tout le monde ne se sent pas forcément concerné par ce syndrome, et ceux·elles qui s’en estiment victimes ne le sont pas forcément à la même intensité. Certain·e·s le vivent plus difficilement que d’autres : 19% des répondants ne sont pas hypers motivés à l’idée de retourner dans la routine métro, boulot, dodo (en même temps, on vous comprend : finir à 19H et rentrer à 20H, c’est la loose).
Avec le télétravail, on évitait les transports, on organisait sa journée comme on le voulait et on se levait même un peu plus tard. Je fais partie de cette team qui n’a aucune envie de se retrouver la moitié de la journée dans les transports surtout sous cette chaleur. Le télétravail a plein d’avantages et surtout on s’organise comme on le veut : la liberté n’a pas de prix, même si cette liberté, ressemble beaucoup aux vacances quand même... (who said this ?)
Ainsi, arrivé à un point névralgique du télétravail, il est légitime de se questionner sur son devenir. S’il fait aujourd’hui partie de notre quotidien, qu’en sera-t-il dans 6 mois, qu’en sera-t-il dans 2 ans ? C’est la question que nous avons posé il y a quelques jours.
Selon 44% d’entre vous, le télétravail va devenir la nouvelle norme du travail. Entre les pratiques traditionnelles du travail en entreprise et la vague de modernité qu’apporte le télétravail généralisé, 45% d’entre vous estiment qu’une formule hybride avec une répartition entre ces deux méthodes de travail est fortement susceptible de devenir la nouvelle norme... Le travail version 2021, en quelque sorte.
Ces résultats sont donc sans appel : D'une façon ou d'une autre, le télétravail s’est inscrit dans nos habitudes et va forcément générer de grands débats sur l’organisation professionnelle à la fin de cette crise.
Personnellement, je ne suis pas vraiment convaincue par cette formule hybride. Pour l’avoir un peu expérimentée, les journées en présentiel sont fatigantes et je me servais finalement de celles en télétravail pour récupérer : niveau productivité ce n’était pas vraiment ça.
À l’inverse, Cyrielle ma merveilleuse co-stagiaire chez Nomad's a moins de mal avec la formule hybride. Elle trouve que cela permet d’être polyvalente et d’appréhender différentes méthodes de travail (à la seule condition que ça ne soit pas des demi-journées en présentiel mais des journées entières). En soi, elle n’a peut-être pas tort : selon une étude de l’ANACT, 63% des répondants ont le sentiment de travailler plus lorsqu’ils sont en télétravail. C’est vrai qu’on est tenté de travailler comme on veut et à notre rythme et donc parfois plus pour pouvoir finaliser quelque chose. Reste à savoir si c’est positif ou non…
Alors voilà, le télétravail me convient parfaitement et j'apprécie vraiment. On verra pour la suite de ma longue vie professionnelle, mais j'ai clairement quelques appréhensions concernant le travail 100% en présentiel, sûrement (j'espère !) parce que je n'ai jamais essayé. Ce que j'appréhende le plus serait de rentrer dans une routine "métro, boulot, dodo" et d'être souvent fatiguée. J'aime tellement travailler de chez moi que je pense devenir "digital nomade", un mode de vie que l'on voit de plus en plus se démocratiser et qui me permettra d'être en télétravail à 100% !
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